Malgré tous les bénéfices connus des b-bloquants au niveau de la protection cardiovasculaire, un groupe de chercheurs de Yale a supposé que la raison pour laquelle cette classe de médicaments était si peu prescrite était son profil d’effets secondaires ( dépression, fatigue et dysfonction sexuelle).
L’étude rétrospective regardait les publications dans le MEDLINE (1966-2001) concernant b-bloquants utilisés dans un contexte d’infarctus, d’insuffisance cardiaque et d’HTA. Sur une possibilité de 475 études, 42 furent retenues (b-bloquants vs placebo, > 100 patients dans l’étude et > 6 mois de suivi) et 15 d’entre elles mentionnaient les effets secondaires recherchés.
Ce groupe de 15 études comprenait plus de 35 000 patients traités avec des b-bloquants. On ne notait aucune augmentation significative de dépression (6 :1000 patients). La thérapie était associée avec une légère augmentation du risque annuel de fatigue (1 :57 patients/ année) ainsi que de dysfonction sexuelle ( 5 :1000 patients). Le profil d’effets secondaires n’était pas affecté par la liposolubilité des médicaments mais la fatigue semblait un peu plus prévalente avec les premières générations de b-bloquants.
Il semble donc que les b-bloquants ne soient pas si mal tolérés que ce que l’on croyait et qu’il convient de mettre en perspective ces effets secondaires par rapport aux avantages certains qu’ils procurent.
Jovette Morin, MD, FRCPC
Références:
Ko DT, Hebert P, Coffey CS et coll. b-Blocker Therapy and Symptoms of Depression, Fatigue, and Sexual Dysfunction. JAMA 2002 ; 288 : 351-357.