HYPERTENSION ARTÉRIELLE CHRONIQUE (PRÉEXISTANTE)
L’hypertension chronique est connue avant la grossesse ou elle s’est déclarée avant 20 semaines.
- Hypertension essentielle pour la plupart, mais certaines femmes peuvent être affectées d’une cause secondaire.
- Dans la plupart des cas, la pression artérielle diminue dès le début de la grossesse, puis elle atteint un nadir vers 20 semaines pour remonter à partir de 28 semaines de grossesse.
- Une prééclampsie surajoutée à ce type d’hypertension est possible.
Une évaluation de l’atteinte physiologique chez les femmes ayant une hypertension chronique (préexistante) peut être utile si celle-ci n’a pas été faite avant la grossesse.
- Mesure de la créatinine sérique, du sodium et du potassium
- Mesure des protéines urinaires et analyse d’urine
- Électrocardiogramme (ou échocardiogramme selon l’indication clinique)
Facteurs de risque cardiovasculaires
- Glycémie (test pour le diabète de grossesse : hyperglycémie orale provoquée HGOP75g) – voir Diabète Canada ou se référer au protocole de diabète gestationnel de votre centre
- Profil lipidique (à faire seulement avant la grossesse, à moins d’indication claire d’initier ou de poursuivre un traitement hypolipémiant durant la grossesse)
- Mesure des enzymes hépatiques (ALT – AST), afin de détecter une stéatose hépatique chez les femmes atteintes d’obésité, qui pourra servir de valeur de référence en cas de prééclampsie soupçonnée plus tard au cours de la grossesse
Des évaluations des causes secondaires de l’hypertension artérielle peuvent être envisagées en tenant compte des antécédents médicaux, des antécédents familiaux d’hypertension diagnostiquée à un jeune âge et des résultats de l’examen physique.
Les modifications physiologiques de la grossesse peuvent influer sur l’interprétation des valeurs de références utilisées chez la population de femmes non enceintes.
Il est recommandé qu’un spécialiste de l’hypertension artérielle et/ou un médecin compétent dans l’hypertension de grossesse oriente les évaluations et la prise en charge spécifique de la patiente. Par exemple, des cliniques de médecine obstétricale ou de grossesse à risque élevé sont accessibles dans plusieurs centres.
L’hypertension chronique (préexistante) serait associée à une augmentation de malformations majeures qui ne semblent pas liées aux antihypertenseurs en général ni à une classe d’antihypertenseurs en particulier.
Les inhibiteurs du système rénine-angiotensine (IECA) sont contre-indiqués en cas de grossesse, et la prudence s’impose chez les femmes en âge de procréer.
Dans certains cas, le traitement par un IECA ou par un antagoniste des récepteurs de l’angiotensine (ARA) chez les femmes qui prévoient devenir enceintes et qui présentent une indication médicale, comme la protection rénale (ex. : maladie rénale chronique avec protéinurie), peut être continué, surtout en cas d’hypofertilité féminine.
L’évaluation pré-grossesse est essentielle pour ces femmes.
Il est recommandé de mettre fin au traitement par IECA ou par ARA une fois la grossesse établie en raison de la fœtotoxicité connue de ces médicaments.
Cible de PAD sous traitement antihypertenseur : 85 mm Hg (+/- 5 mm Hg)
Une fois l’évaluation initiale de l’hypertension chronique complétée, il est important de suivre régulièrement les femmes durant la grossesse afin d’ajuster les antihypertenseurs et de détecter les signes et symptômes de la prééclampsie.
La fréquence des visites de suivis est adaptée selon les facteurs de risques, les comorbidités et les ajustements requis des antihypertenseurs.
L’autosurveillance de la pression artérielle à domicile peut faciliter le suivi des tendances des mesures durant la grossesse et guider la posologie des antihypertenseurs, en particulier pour les femmes ayant une pression plus élevée à la clinique qu’à domicile (‘blouse blanche’).
Pour l’évaluation et la surveillance foeto-placentaire, se référer au protocole de votre centre et à la Directive clinique no 426 : Troubles hypertensifs de la grossesse : diagnostic, prédiction, prévention et prise en charge. J Obstet Gynaecol Can 2022;44(5) :572-597.
Pour les femmes avec une HTA chronique, l’accouchement peut être proposé entre 38 semaines d’aménorrhée (SA) + 0 jour et 39 SA + 6 jours.
À partir de 40 SA + 0 jour, l’accouchement est généralement recommandé afin de prévenir les complications maternelles et fœtale de l’HTA chronique et de la prééclampsie.