Les résultats de l’étude CONVINCE (Control Onset Verapamil Investigation of Cardiovascular End points) ont été dévoilés le 18 mai dernier à New York.
Cette étude multicentrique, prospective à double insu, s’est déroulé en Europe et dans les Amériques sur une durée médiane de 3 ans. Les 16 602 sujets randomisés étaient âgées en moyenne de 65,5 ans, étaient hypertendus (TA moyenne de 150,1 ± 10,5 / 86,8 ± 9,8 mmHg) et avaient au moins un facteur de risque de maladie cardiovasculaire (infarctus, AVC/ICT, diabète, tabagisme, HVG, dyslipidémie, souffle vasculaire ou IMC > 28). Les sujets étaient traités avec du vérapamil (180-360 mg) ou bien un traitement standard fait d’aténolol (50-100mg) ou d’hydrochlorothiazide (12,5-25 mg) pour obtenir une TA visée de < 140/90 mmHg. Si le Rx initial s'avérait insuffisant, de l'HCTZ, de l'aténolol (seulement dans le groupe du traitement standard) ou bien un IECA pouvaient être ajoutés. À la fin de l'étude, 31 % des sujets n'étaient plus traités à double insu. La TA diastolique fut contrôlée chez 92 % des sujets et la systolique chez 68 %, sans différence significative dans les 2 groupes. Il n'y avait également aucune différence dans la survenue d'issue primaire (combiné, infarctus, AVC et maladie cardiovasculaire), 364 dans le groupe vérapamil vs 365 dans le groupe traitement standard (RR 1,02, IC 95 % 0,88-1,18, p = 0,77). Un nombre moins important que prévu d'événements (- 20 %) a été retrouvé puisque l'étude fut cessée 2 ans plus tôt que prévu à la demande du groupe de financement. D'un point de vue purement statistique, s'il y avait eu équivalence entre les 2 groupes de traitement, l'intervalle de confiance à 95 % du RR aurait dû être inférieur à 1,16. Dans les issues secondaires, on retrouve une réduction plus marquée d'insuffisance cardiaque dans le groupe traitement standard par rapport au vérapamil ainsi que dans la survenue d'hémorragie digestive (n= 118 vs n=79). Il semble donc que les BCC se comparent au traitement standard (HCTZ et b-bloquants) pour la protection cardiovasculaire sauf pour la survenue d'insuffisance cardiaque où ils seraient moins efficace. Jovette Morin, md, FRCPC