L’efficacité des IECA est bien démontrée en insuffisance rénale chronique (IRC) légère à modérée. Par contre, il y a beaucoup moins de données dans l’IRC plus avancée. L’objectif de cette étude chinoise publiée ce mois-ci était d’évaluer l’efficacité de ce médicament en IRC plus sévère.
422 sujets de 18 à 70 ans avec néphropathie non diabétique ont été inclus dans cette étude randomisée contrôlée et suivis durant 3,4 ans. 104 patients avec créatinine entre 133 et 265 ?mol/L (groupe 1) ont reçu benazepril 20 mg, tandis que 224 patients avec créatinine entre 274 et 442 ?mol/L (groupe 2) ont reçu benazepril 20 mg (112 patients) ou un placebo (112 patients). 90 % des sujets inclus étaient hypertendus et tous avaient une protéinurie > 0,3 g/jour. L’issue primaire étudiée était une combinaison de doublement de la créatinine, d’insuffisance rénale chronique terminale ou de mortalité.
Des 102 patients du groupe 1 ayant complété l’étude, 22 (22 %) ont eu une issue primaire, contre 44 des 108 sous benazepril dans le groupe 2 (41 %) et 65 des 107 patients du groupe 2 sous placebo (60 %), pour une réduction relative du risque de développer une issue primaire avec le benazepril de 43 % (p = 0,005, NNT = 5). Ce bénéfice ne semblait pas attribuable à la baisse tensionnelle. Le benazepril diminuait aussi la protéinurie de 52 % et le déclin de la fonction rénale de 23 %. Il n’y a pas eu de différence d’effets secondaires dans le groupe 2 entre IECA et placebo.
Il semble donc que les IECA assurent une protection rénale même chez les sujets avec néphropathie non diabétique avancée, pour des issues cliniquement très significatives.
Luc Lanthier, md, MSc, FRCPC.
Référence :
Fan Fan Hou, Xun Zhang, Guo Hua Zhang et coll. Efficacy and Safety of Benazepril for Advanced Chronic Renal Insufficiency. N Engl J Med 2006 ; 354 : 131-40.
Veuillez noter que le contenu de cet éditorial reflète l’opinion de son ou de ses auteurs.