L’HTA augmente le risque de morbidité cardiovasculaire, c’est bien connu. Cette influence pour chaque tranche d’âge est moins bien connue. Dans une méta-analyse comprenant des données de 61 études d’observation prospectives et 12,7 million de personne-années, les auteurs d’une méta-analyse récente ont été capable de mieux évaluer cette relation, du moins pour les groupes d’âge entre 40 à 89 ans.
Ainsi, 56 000 mortalités cardiovasculaires ont pu être relevé dans ces études. Seul les sujets sans antécédent vasculaire ont été inclus. À partir d’une TAS de 115 ou d’une TAD de 75 mmHg, le risque cardiovasculaire est continue avec une augmentation de TA aussi bien systolique que diastolique, et ce peut importe l’âge entre 40 et 89 ans. Pour chaque augmentation de TAS de 20 mmHg ou de TAD de 10 mmHg, le risque de mortalité par AVC augmente de plus du double, et la mortalité par maladie cardiaque ou vasculaire autre augmente du double. Parmi les indices les plus prédictifs de complications cardiovasculaires, la moyenne des TA systolique et diastolique est la meilleure, suivi de la TA systolique seule. La pression pulsée (TAS-TAD) serait moins prédictive selon cette analyse.
Cette énorme méta-analyse confirme donc que chez les sujets d’âge moyen et avancé sans antécédent vasculaire, la pression artérielle est directement associée à la mortalité cardiovasculaire, sans évidence d’un niveau seuil, du moins jusqu’à 115/75 mmHg.
Jovette Morin, MD, FRCPC
Luc Lanthier, MD, MSC, FRCPC
Références:
Prospective Studies Collaboration. Age-specific relevance of usual blood pressure to vascular mortality: a meta-analysis of individual data for one million adults in 61 prospective studies. Lancet 2002 ; 360 : 1903-13.
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