Les AINS ont fait l’objet de plusieurs études au cours des dernières années tant du point de vue de leur efficacité que de leurs répercussions sur le tube digestif et la TA.
Malgré tout, une controverse persiste au sujet de l’impact des COX-2 spécifiques sur la TA et la nécessité d’introduire un traitement antihypertenseur. Cette controverse fut donc l’objet de l’étude rétrospective de Solomon qui comprenait 17 844 patients > 65 ans sous thérapie à base d’AINS. Plus spécifiquement, on regardait la survenue d’une HTA chez ces patients recevant soit du celecoxib ou bien du rofecoxib en comparaison avec d’autres COX-2, d’autres AINS non spécifiques ou bien aucun AINS.
De toutes ces personnes inclues dans l’étude, 3915 patients ont eu un diagnostic d’HTA et ont débuté un traitement. De tous les groupes, ce sont ceux prenant du rofecoxib qui ont été le plus à risque de développer une HTA (RR 1,6) en comparaison au celecoxib où aucun risque accru n’a été démontré. Par ailleurs, cette augmentation du risque d’HTA avec le rofecoxib était aussi retrouvé en comparant avec des sujets sous autres AINS non spécifiques (RR de 1,4) et ceux sans aucun AINS (RR de 1,6). Par contre, le celecoxib n’a pas été associé à un risque accru d’HTA dans cette étude. Notons que le risque de développer une HTA doublait pour les patients avec une IRC, une maladie hépatique ou bien une insuffisance cardiaque dans le groupe sous rofecoxib en comparaison au groupe sous celecoxib (RR 2,10).
Il est donc possible, à la lumière de cette étude, que l’effet hypertenseur des AINS n’en soit pas un de classe, que certains agents soient pires que d’autres. À suivre.
Jovette Morin, MD, FRCPC
Luc Lanthier, MD, MSc, FRCPC
Référence :
Solomon DH, Schneeweiss S, Levin R et coll. Relationship Between COX-2 Specific inhibitor and Hypertension. Hypertension 2004 ; 44 : 140-145.