L’étude Cardio-Sis publiée dans « The Lancet » du 15 août 2009 a étudié 1111 patients hypertendus non diabétiques. Ces patients avaient une TA systolique de plus de 150 mmHg malgré la prise de deux médicaments. Ils ont été randomisés en 2 groupes : un groupe chez qui on a voulu baisser la TA systolique à moins de 140 mmHg et l’autre chez qui on a voulu baisser la TA à moins de 130 mmHg. L’étude a duré 2 ans.
Le paramètre principal de l’étude était le taux d’hypertrophie ventriculaire gauche après 2 ans. Le paramètre secondaire était un ensemble d’événements cardiovasculaires.
Après deux ans, la TA était de 135.6/78.7 mmHg dans le groupe avec contrôle moins sévère et de 131.9/77.4 mmHg dans l’autre groupe. L’hypertrophie ventriculaire gauche était moindre (11,4%) dans le groupe de patients avec contrôle plus strict que dans le groupe avec contrôle moins sévère (17%). Cette différence était statistiquement significative.
Au niveau du paramètre secondaire, bien qu’il y ait eu peu d’événements, il y eut moins de nouveaux épisodes de fibrillation auriculaire et moins de revascularisation coronarienne dans le groupe avec contrôle plus strict.
Au niveau des effets secondaires, l’incidence fut globalement la même dans les deux groupes sauf pour l’asthénie plus fréquente dans le groupe avec contrôle plus strict. En ce qui a trait au nombre de médicaments, il est passé de 2 à 2.9 dans les deux groupes avec cependant une utilisation plus grande des diurétiques dans le groupe avec contrôle strict.
Les auteurs concluent que leur étude suggère que l’on devrait avoir une cible thérapeutique plus basse que 140 mmHg chez l’hypertendu non diabétique. Cependant, avant de modifier les guides thérapeutiques, on aura besoin d’études qui montreront un bénéfice clair au niveau des événements cardiovasculaires.
Dr Marc Houde
Néphrologue, Hôpital Maisonneuve-Rosemont
Références:
1. Verdecchia P et al.
Usual versus tight control of systolic blood pressure in non-diabetic patients with hypertension (Cardio-Sis) : an open-label randomised trial
Lancet 2009;374:525-33