Les patients diabétiques de type 1 compliqué d’une microalbuminurie ont en général une TA nocturne élevée. Cependant, aucune donnée n’existait sur la relation temporelle entre l’HTA nocturne et la microalbuminurie, jusqu’à l’étude de Lurbe publiée dans le New England Journal of Medicine du 12 septembre dernier.
Dans son étude, Lurbe a suivi 75 adolescents et jeunes adultes diabétiques type 1 avec excrétion normale d’albuminurie et normotendu au départ ainsi qu’après 2 ans. La TA ambulatoire était mesurée par monitorage ambulatoire de la pression artérielle. Suite à l’évaluation de la 2ième année, les sujets avaient un suivi serré de l’excrétion de leur microalbuminurie.
En 5 ans, on a diagnostiqué chez 14 sujets une microalbuminurie. La TA systolique moyenne pendant le sommeil a augmentée de façon significative (p = 0,01) chez les sujets avec microalbuminurie comparativement aux 61 sujets avec excrétion normale (de 109,9 ± 11,3 à 114,9 ± 11,7 mmHg vs de 106,0 ± 8,8 à 106,4 ± 14,8 mmHg). Le risque de progression vers la microalbuminurie examinée en fonction du ratio TA systolique nocturne/diurne (normale < 0,9) a démontré une VP négative de 91 % pour le développement d'une microalbuminurie. Plus encore, le risque de développer l'atteinte rénale était de 70 % inférieur chez les sujets avec ratio normal. On peut donc conclure de ces nouvelles données que chez le diabétique de type 1, une augmentation de la TA systolique pendant le sommeil précède le développement de la microalbuminurie. Chez ceux ayant un profil de ´ dipper ª, ce risque semble moindre. Jovette Morin, MD, FRCPC
Références:
Lurbe E, Redon J, Kesani A et coll. Increase in nocturnal blood pressure and progression to microalbuminuria in type 1 diabetes. N Engl J Med 2002 ; 347 : 797-805.