Les recommandations 2005 du programme éducatif canadien sur l’HTA ont été présentées lors du Congrès Cardiovasculaire Canadien qui se tenait récemment à Calgary. Ce qu’on en retient, c’est que les grands principes du diagnostic et du traitement de l’HTA restent sensiblement les mêmes. Comme nouveautés, la recommandation de procéder plus rapidement au diagnostic d’HTA est probablement la plus importante. Plutôt que d’attendre 5 visites médicales sur 6 mois pour établir un diagnostic d’HTA, on pourra porter le diagnostic dès la deuxième visite s’il y a présence d’atteinte des organes cibles, d’insuffisance rénale chronique, de diabète ou si la TA est >= 180/110 mmHg, et dès la troisième visite si la TA est entre 160-179/100-109 mmHg. Un autre recommandation est de permettre l’usage de moyen divers pour établir le diagnostic d’HTA, que ce soit via la prise de TA au bureau, de la prise de TA à la maison ou via le monitorage ambulatoire de la pression artérielle (MAPA), assumant que l’équipement et que la technique de prise de TA sont valables.
Pour ce qui est du traitement, le seul changement notable est d’inclure les bloquants calciques longue action non dihydropyridines (verapamil et diltiazem) comme agent de première ligne (en plus des autres classes déjà recommandés, incluant les bloquants calciques dihydropyridines). On doit par contre insister sur le fait qu’il semble que l’efficacité du traitement anti-hypertenseur dépend surtout de l’importance de la baisse tensionelle plutôt que de la classe d’anti-hypertenseurs utilisée.
À noter que ces recommandations doivent être acceptées avant d’être effectives. La publication des recommandations définitives devrait donc suivre dans les prochaines semaines.
Luc Lanthier, MD, MSc, FRCPC