En 1998, une étude1 d’un groupe du Massachusetts publiée dans le New England Journal of Medicine avait révélé la faible propension des médecins à intensifier la traitement antihypertenseur dans une cohorte de 800 vétérans évalués entre 1990 et 1995. Le même groupe nous revient cette fois2 avec l’analyse d’une cohorte de 981 vétérans évalués en 1999 avec des résultats intéressants.
Premier constat, les TA sont plus basses dans la cohorte de 1999. Comparativement à la cohorte originale, la TA a diminué de 3,1 / 6 mmHg, et de 13,7 / 16 mmHg dans le sous-groupe avec diabète et maladie rénale. En 1999, 57 % des sujets avaient une TA de 140 / 90 ou plus, contre 69 % en 1990-95. Le contrôle tensionnel chez les diabétiques est similaire aux sujets non diabétiques, avec 60 % des diabétiques ayant une TA de 140 / 90 ou plus. Les sujets avec maladie rénale ont un meilleur contrôle tensionnel, avec 43 % ayant une TA de 140 / 90 ou plus. Comparativement à 1990-95, les médecins ont eu plus tendance à changer la médication antihypertensive lors de visites médicales en 1999.
Bien que ces données soient encourageantes, il n’en reste pas moins que les niveaux tensionnels restent bien au-delà des objectifs fixés, en particulier chez les diabétiques. Comme l’éditorial3 accompagnant l’article en témoigne, un travail important reste à faire pour combattre l’inertie clinique et mieux contrôler la TA.
Jovette Morin, MD, FRCPC
Luc Lanthier, MD, MSC, FRCPC
Références:
1 Berlowitz DR, Ash AS, Hickey EC et coll. Inadequate management of blood pressure in a hypertensive population. N Engl J Med 1998 ; 339 : 1957-62.
2 Borzecki AM, Wong AT, Hickey EC et coll. Hypertension Control: How Well Are We Doing – Arch Intern Med 2003 ; 163 : 2705-11.
3 O’Connor PJ Overcome Clinical Inertia to Control Systolic Blood Pressure. Arch Intern Med 2003 ; 163 : 2677-78.
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