Dans sa méta-analyse du 19 août dernier, Jafar et ses collègues ont tenté de déterminer les valeurs de tension artérielle et de protéinurie à viser chez des patients avec insuffisance rénale chronique et HTA traités avec ou sans IECA.
Cette méta-analyse incluait 11 études randomisées qui évaluaient l’efficacité des différentes classes d’anti-hypertenseurs chez des patients avec néphropathie non diabétique.
La progression de la maladie rénale i.e. un doublement de la créatinine ou bien l’apparition d’une insuffisance rénale fut évaluée chez les 1860 malades regroupés dans la méta-analyse Pour 311 de ceux-ci, il y a eu progression.
L’association de la TA systolique et diastolique ainsi que la protéinurie fut analysé, suite à 22 610 visites des patients échelonnées sur 2,2 ans. L’intervalle des TA systoliques pour lesquelles il y a néphroprotection se situent entre 110-129 mmHg et la protéinurie à moins de 2g/jour. L’utilisation des IECA s’est révélée bénéfique après ajustement pour la TA. Par ailleurs, les patients avec HTA systolique et protéinurie quotidienne supérieure à 1g formaient le groupe le plus à risque d’évoluer vers une insuffisance rénale .
On conclue donc de cette étude que pour une protection maximale du point de vu néphrologique, la TA systolique visée chez les patients avec protéinurie non diabétique supérieure à 1g/jour devrait se situer entre 110-129 mmHg. Une tension inférieure à 110 mmHg serait délétère.
Jovette Morin, MD, FRCPC
Luc Lanthier, MD, MSC, FRCPC
Références:
Jafar TH, Stark PC, Schmid CH et coll. Progression of Chronic Kidney Disease: The Role of Blood Pressure Control, Proteinuria, and Angiotensin-Converting Enzyme Inhibition: A Patient-Level Meta-Analysis. Ann Intern Med 2003 ; 139 : 244-252.